- 2. De la publicité à la transparence

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Tnp – salle Laurent Terzieff – Cycle science politique- « Dissimulons » – séance 2 avec jean-Christophe Angaut

secret 3Nous sortons d’une époque où le secret et la discrétion étaient considérés comme déplorables lorsqu’ils concernaient la sphère de l’action publique (secrets d’État, pouvoirs discrétionnaires), et comme souhaitables lorsqu’ils portaient sur la vie privée (avoir son jardin secret, pour vivre heureux vivons cachés…). À certains égards, cette approche s’est renversée. D’un côté, la pratique du secret par les individus est désormais mal vue : lorsque l’on a quelque chose à cacher, n’est-ce pas qu’on a aussi quelque chose à se reprocher ? Et d’un autre côté, la dénonciation des secrets d’État a moins bonne presse, et quiconque s’y adonne court le risque de se voir qualifié de complotiste. L’heure serait plutôt à l’exposition de soi et à la justification des secrets d’État.

L’objectif de cette série de cours est triple. 1) Ébaucher un diagnostic sur notre rapport à des notions comme le secret, la discrétion, voire la clandestinité aujourd’hui, et aux pratiques qu’elles recouvrent. 2) Interroger les facteurs qui ont conduit à modifier notre rapport à ces pratiques. 3) Recenser les outils dont la philosophie peut nous doter pour penser les significations, les dimensions et les enjeux, notamment politiques, du secret.

Les deux premières séances tournent autour d’une même hypothèse : nous sommes passés d’un principe libéral qui exigeait la publicité (de la loi, des débats, des maximes politiques) à un impératif moral qui requiert de la part de chacun la transparence. La première séance reviendra à la signification de la publicité chez des auteurs comme Kant et Habermas, en montrant qu’elle vaut avant tout pour la sphère politique, qu’elle est solidaire d’un projet de réforme et qu’elle contient l’impératif de transparence à titre de possibilité. La deuxième séance s’intéressera pour elle-même à cette notion de transparence comme objet d’une injonction morale à destination des personnes privées, en particulier dans les usages des médias sociaux. Nous tâcherons d’explorer ensemble la remise en cause des limites entre le privé et le public, et nous verrons comment nous pouvons échapper, philosophiquement et pratiquement, à l’alternative entre cacher et montrer.

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