Tnp – salle Laurent Terzieff
« Le pouvoir politique des mots : entre assujettissement, domination et libération »
L’actualité politique montre l’importance des paroles publiques. La multiplication des réseaux de diffusion, des médias n’explique pas tout. La place, la fonction et la « condition » sociales de acteurs qui portent cette parole publique comptent tout autant. Cette parole n’est donc pas seulement un pouvoir de dire mais aussi, un certain pouvoir de faire. Il ne s’agit donc pas que décrire des faits ; elle pourrait bien s’agir, aussi, de les constituer.
Les polémiques autour des « fake news » montrent que le problème n’est peut-être pas celui de la vérité des récits et des déclarations ; il est aussi celui de la transformation des perceptions desdits événements.
Séance 1 : Ce que parler veut dire
Ce titre est celui d’un ouvrage de P. Bourdieu. Dire n’est pas seulement décrire un état de fait, c’est aussi faire quelque chose. La parole est alors un « acte ». Pour être performative, elle doit aussi respecter des « conditions » [institutionnelles, sociales, politiques, etc.], et le pouvoir qu’elle exerce est essentiellement un pouvoir symbolique.
Bibliographie indicative : 1. Austin John L. [1962 ; 1970] : Quand dire c’est faire, Paris, Seuil, Coll. « Point ». 2. Bourdieu Pierre [1982] : Ce que parler veut dire. L’économie des échanges linguistiques, Paris, Fayard. 3. Klemperer Victor [1996] : LTI la langue du IIIe Reich ; carnets d’un philologue, Paris, Plon, Coll. « Agora ». 4. Butler Judith [1997 ; 2004] : Le pouvoir des mots. Politique du performatif, Paris, Editions Amsterdam.