Tnp – salle Jean Vilar
Ce qui relie Arendt, Benjamin et Lévinas. Parallèle entre ces apatrides et les migrants d’aujourd’hui
Intervenant : Jean-François Rey
L’EXIL ET LA DEMEURE : perte du monde et tradition cachée
Que ce soit le flux des apatrides de l’entre-deux-guerres en Europe et aux Etats Unis, analysés par Hannah Arendt ou celui, aujourd’hui, des réfugiés, des sans papiers, des demandeurs d’asile, toute une partie de l’humanité est privée d’un lieu où se poser et re-poser. Interroger la demeure à partir de l’errance nous oblige à repenser notre rapport à la maison, au chez soi, à l’autochtonie. Prolongement de notre corps, vecteur de notre installation dans le monde, la maison interroge la notion même d’espace : c’est l’habitant qui fait l’espace. L’expulsion et l’exil disent un rapport au monde qui nous éclaire sur notre propre installation. Même si les conditions de l’exil ont changé par rapport à la génération d’avant-guerre, on peut tout de même recourir aux concepts d’Hannah Arendt : désolation et perte du monde, mais aussi s’inspirer de cette « tradition cachée » qui est la culture commune des vaincus et des exilés.