Tnp – salle Jean Vilar
« Le paradis n’est-il pas sous le pied des mères ? » suggère un hadith favorable aux femmes. Et l’islam ne fait-il pas de la femme l’Autre irréductible qui mène le croyant au paradis ? Ambiguité de la perception des femmes : entre Aïcha, la femme du Prophète et Shéhérazade, entre femmes pieuses ou savantes, entre lettrées ou illettrées. Quelle serait cette peur de la contestation qui sourd ce dit-désordre féminin entre hier et aujourd’hui ? Qui seraient alors les plus faibles : les femmes ou les hommes ? lançait malicieusement, il y a quelque temps déjà Feu la sociologue marocaine Fatima Mernissi.
Notre propos pour cette rencontre sera d’interroger quelques aspects de la littérature arabe religieuse et politique comme de la poésie savante et populaire maghrébine qui montrent que si le désordre est toujours implicitement une remise en cause d’un ordre institué, il est ici l’occasion d’une reprise et d’un détournement par les femmes elles-mêmes exprimant alors le désir d’un autre ordre plus égalitaire, juridique, politique en même temps qu’amoureux. »
Eliane Benbanaste et Mahjouba Mounaïm