Tnp – salle Laurent Terzieff
Plus science humaine que science sociale, la psychanalyse se veut d’abord et avant tout une théorie du sujet et de sa vie psychique. Et si dans ses écrits S. Freud s’attache essentiellement à décrire le fonctionnement intrapsychique, force est de constater qu’il recourt, pour cela, à de nombreuses métaphores empruntant au champ du groupe et des sociétés humaines. Parmi ses ouvrages, certains sont même dédiés à l’explication des phénomènes de groupe (Psychologie des foules et analyse du moi, in Au-delà du principe de plaisir, 1920) quand d’autres s’aventurent vers des constructions mythiques pour expliquer l’origine des civilisations et comprendre certains fonctionnements névrotiques (Totem et tabou, 1913).
Il ne s’agit pas ici de faire une psychanalyse appliquée du fait social mais bien plutôt d’interroger celui-ci à l’aide des concepts issus de la métapsychologie psychanalytique. La pensée psychanalytique permet-elle, sinon d’expliquer du moins de comprendre, les enjeux sous-jacents – pour ne pas dire inconscients – de l’organisation des villes et de leur politique ?