, , , - Pouvoir, masculin… Contestation, féminine ? Le rapport entre les sexes au regard de la clinique

  1. Pouvoir, masculin… Contestation, féminine ? Le rapport entre les sexes au regard de la clinique par Claire Durozard


Pouvoir, masculin… Contestation, féminine ? Le rapport entre les sexes au regard de la clinique par Claire Durozard

 

  5 comments for “Pouvoir, masculin… Contestation, féminine ? Le rapport entre les sexes au regard de la clinique

  1. Triste séminaire d’un sujet pourtant potentiellement fort intéressant. Angle uniquement freudien, qui au final reste dans une position conservatrice (celle de la psychanalyse française) et donc conclut sur la logique de la domination masculine.
    Triste public (pourtant majoritairement féminin) qui aurait pu/du se révolter d’une schématisation aussi triviale, mais qui n’en a rien fait …
    UniPop de Lyon pourrait-elle au moins indiquer dans le résumé de ses prochains séminaires psy une indication de type « séminaire (orienté) freudien »? ce qui éviterait certains de perdre leur temps à subir des thèses-impasses. (merci d’avance)

    • Bonjour
      l’unipop n’est pas en mesure ni en droit de « qualifier » l’orientation des cours de ses intervenants-es : pour connaître le point de vue de chacun, on peut aller sur leur site ou bien prendre l’Énorme risque de « perdre » un PRECIEUX temps comme vous le dîtes si aimablement ! Lors de la séance incriminée, Rien ne vous empêchait de partir avant la fin du cours une fois que vous aviez perçu le point de vue « freudien » très clairement annoncé ! les cours sont gratuits, les profs , bénévoles, et chacun est libre de ses choix et de ses convictions: en outre, le public, pendant l’heure de débat, peut s’indigner en face à face et contester l’intervention : que demander de plus ? vous souhaiteriez une commission de censure qui agirait en amont pour vous préserver ? Lorsque vous payez 9 euros une place de cinéma, demandez-vous le remboursement si le film ne vous a pas plu et fait perdre votre temps ? c’est une idée à proposer à UGC ou au Pathé : ils adoreraient !!!
      Je gère à moi toute seule (et bénévolement)une cinquantaine d’interventions de natures très différentes et je ne suis pas spécialiste de toutes les matières, loin de là !
      les intervenants-es de l’UNIPOP ont tous et toutes des formations de qualité (voir la rubrique enseignant-e-s sur le site) et assument leurs orientations en acceptant le débat à tous les cours (ce qui n’est pas le cas partout)
      Si leurs orientations ne vous conviennent pas : soit vous en discutez honnêtement en direct, soit vous quittez la salle et ne revenez pas au cours qui vous déplaît …
      c’est ça la liberté de choix et de penser que nous avons choisie de privilégier : désolée qu’elle ne vous agrée pas !
      cordialement
      fbressat
      PS je transmets votre courriel et ma réponse à l’enseignante concernée qui vous répondra si elle le souhaite

    • Monsieur,

      Vous me voyez bien désolée que mon intervention ait provoqué autant de tristesse, ce n’était pas l’effet escompté j’en conviens!
      Néanmoins, je ne peux pas vous laisser dire les choses telles que vous les dîtes. D’abord parce que vous déformez le contenu de cette intervention, et donc mon propos, et que par votre commentaire vous contribuez à diffuser, via internet, un avis qui relève de l’opinion et non du débat intellectuel et auquel vous associez mon nom.
      Voilà pourquoi il me semble que cela mérite quelques précisions.
      Tout d’abord concernant l’ « angle uniquement freudien » que vous regrettez en condamnant du même coup la « psychanalyse française ». Se référer à la métapsychologie psychanalytique comme nous le faisons au cours de nos différentes interventions, implique de s’étayer sur les travaux de Freud qui, je vous le rappelle, fût l’iventeur de la psychanalyse. Les cours proposés à l’Unipop sont des cours d’introduction, il va de soi qu’il n’est pas possible de rendre toute la complexité de la pensée psychanalytique en une heure! Familiariser un public « profane » à la pensée psychanalyrtique nécessite donc de revenir aux bases. C’est un peu comme pour toutes choses, il faut commencer par… le commencement! Il ne viendrait à l’idée de personne d’apprendre à faire du vélo sans utiliser les petites roues… et encore moins, j’imagine, à un physicien de parler de la théorie de la relativité sans faire référence à Einstein qui pourtant est aussi daté que Freud puisqu’ils furent contemporains l’un de l’autre.
      Par ailleurs, si vous aviez écouté attentivement mon intervention vous auriez perçu que celle-ci était plutôt critique des positions freudiennes à l’égard de ses conceptions sur la sexualité féminine notamment, et j’ai pu montrer en quoi il me semblait que ses développements étaient « limités » c’est pourquoi j’ai fait appel, dans la suite de mon propos, à des références psychanalytiques beaucoup plus contemporaines comme celle de J. Mc Dougall. Autant dire que je ne me reconnaîs pas dans votre lecture d’une « position conservatrice » qui serait la mienne!
      Quand à remettre en cause l’idée même de « domination maculine » je suis au regret de vous dire que cela n’est pas une thèse freudienne (d’ailleurs j’ai pu montrer combien les conceptions freudiennes étaient phallocentrées ce que j’ai pu mettre en lien avec l’époque dans laquelle elles se développent et une problématique personnelle de Freud concernant la sexualité féminine qu’il qualifie de « continent noir ») et encore moins une élucubration personnelle, mais simplement un fait sociologique.
      Mon propos était de montrer comment ce mécanisme de domination procède subtilement et qu’il est nocif autant aux hommes qu’il n’est parfois être profitable aux femmes, autant dire qu’on est loin d’une « schématisation ».
      Par ailleurs, si vous pouvez douter de l’autorité des arguments avancés au cours de mon intervention, je vous renvoie à la lecture de l’ouvrage de P. Bourdieu « La domination masculine » qui démontre ce processus. Le but de mon intervention n’était pas de prouver quelque chose qui n’a plus à l’être, mais simplement de tenter de comprendre ce processus au regard des processus psychiques que ma discipline est à même de pouvoir dégager. Sur ce sujet je vous invite également à jeter un oeil sur les travaux de F. Héritier sur « Masculin/féminin. La pensée de la différence ». Vous conviendrez qu’on ne peut pas accuser, ni P. Bourdieu, sociologue, ni F. Héritier, anthropologue, d’être les apôtres de Freud et de la pensée psychanalytique et encore moins leur reprocher de se livrer à des « schématisations triviales » comme vous vous autorisez à le penser concernant mon intervention.
      Que celle-ci vous ait déplue, j’allais dire: « c’est le jeu », on ne vient pas écouter des cours de psychologie sans être un peu malmené par ce qu’on peut y rencontrer et on ne s’expose pas non plus à donner des cours à l’Unipop sans risque. C’est ça aussi l’expérience et la richesse de l’Unipop comme l’a si bien décrit Françoise Bressat. Mais si vous souhaitez vous livrer au jeu de l’Unipop, ce n’est certainement pas en disqualifiant les interventions proposées pour n’y opposer que vos opinions personnelles, que vous y parviendrez. Il va de soi que ce n’est pas toujours aisé de comprendre, ni même d’accepter certaines thèses et, oui, il est possible de ne pas être d’accord ou de questionner, mais la richesse et l’intérêt du débat se fondent avant tout sur le respect de la pensée des personnes engagées en acceptant une certaine dissymétrie: le public est « profane » et l’intervenant qualifié pour parler de son sujet quand bien même ses développements ne vous conviennent pas.
      Quant au public, puisque vous y faites allusion, il mérite également le respect et vous ne manquez pas non plus de l’égratigner ce que je trouve très insultant. Est-il possible de penser tout simplement que les personnes présentes, dont vous remarquez qu’elle étaient majotitairement des femmes, aient eu un avis différent du votre? Comment pouvez-vous imaginer une seule seconde qu’elles, et a fortiori en tant que femmes, auraient « dû » se révolter?! Il est d’ailleurs intéressant de constater comment la question du rapport entre les sexes s’immisce dans vos arguments: vous homme vous prétentez savoir ce que des femmes auraient dû faire face aux « thèses-impasses » proposées… je vous laisse méditer là-dessus. En ce qui me concerne, je n’entends pas dire aux gens comment ils doivent se comporter ou réagir encore moins en prennant en considération leur sexe.
      Enfin, je vous rappelle, comme cela a été dit plus haut, que vous êtes libres de partir si vous n’agréez pas à la présentation et pour terminer j’invite les lecteurs de cet échange à écouter l’intervention incriminée afin qu’ils se fassent par eux-même une idée et qu’ils ne s’en tiennent pas aux échanges qui en donnent une idée réductrice.

      Au terme de cette réponse fleuve, je réalise, Monsieur, à quel point « la pensée de la différence » est bien, comme nous invite à le penser F. Héritier, à la fois le moteur le plus puissant de toute pensée, scientifique comme spirituelle, mais aussi le terreau le plus fertile aux haines et aux violences en tout genre, allant de l’attaque de la pensée jusqu’aux guerres de religion et j’en passe! Bref nous touchons-là à l’essence même de la psyché humaine.

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