Tnp – salle Laurent Terzieff
Présentation générale :
Aller chercher une information qu’on a oubliée en allant chercher sur wikipedia ; être là physiquement tout en étant absorbé ailleurs via son smartphone ; ne plus prendre d’auto-stoppeurs mais transporter des passagers vis un service de covoiturage payant. Trois exemples triviaux qui illustrent la manière dont nos vies, et plus largement les rapports humains et sociaux, sont désormais modelés et configurés par les technologies associées au numérique. Trois exemples autour desquels s’articuleront les trois séances de ce cours consacré à ce que les technologies en question, et les usages auxquels elles sont subordonnées et dont elles sont le plus souvent indissociables, font à nos vies, à notre rapport au monde et à notre existence matérielle.
séance n°1 « Externaliser la mémoire »
Repartant de l’usage des encyclopédies en ligne et de l’abandon simultané d’autres outils (le livre, mais aussi la mémoire), on cherchera à montrer que la philosophie antique a pu poser des questions intéressantes pour penser ce que nous faisons avec le numérique. On s’appuiera pour cela, en la réactualisant et en l’interrogeant politiquement, sur la critique de l’écriture comme remède et poison de la mémoire proposée par Platon dans un passage de son dialogue Phèdre. Parmi les thèmes que cet extrait permet de soulever, on s’attardera notamment sur le rôle des outils pour remplacer nos forces propres (ce qui permet de parler d’une externalisation de la mémoire), mais aussi sur la question de savoir qui peut juger de l’utilité ou de la nocivité d’une technologie.