ALPES
Marcher à reculons… la tendance antisociale revisitée.
Généralement associée aux mouvements rebelles de l’adolescence, la tendance antisociale est avant tout pour Winnicott une tentative d’interpeller le monde et ses parents. Vols, mensonges et destruction d’objets sont les indicateurs de son apparition tant chez les enfants que chez les adolescents, mais aussi d’autres symptômes tels que l’énurésie, la malpropreté, un appétit insatiable ou les achats compulsifs. Ni un diagnostic ni une maladie en soi, la tendance antisociale est souvent associée à l’idée d’un manque ou d’un défaut d’empathie, au sadisme ou à la cruauté.
Pour autant, son pendant positif, la tendance prosociale, ne contient-elle pas certaines limites ? La tendance normopathique ne recouvre-t-elle pas le risque d’écraser toute liberté ?
En nous attachant à déconstruire ce concept de tendance antisociale, nous explorerons ses formes ordinaires ainsi que ses formes plus accentuées, ouvrant la voie à des aménagements délinquants. Si la tendance antisociale peut être entendue comme un appel à l’aide passager, elle peut aussi durablement s’installer, au point de devenir un trait singulier du fonctionnement de l’individu, sans pour autant qu’il soit considéré comme asocial ou délinquant. Nous envisagerons enfin les formes positives qu’elle peut prendre dans l’ouverture à la révolte et aux capacités de contestation ou d’opposition.