Le 28 juin 1914, l’archiduc héritier d’Autriche-Hongrie, François-Ferdinand, est assassiné à Sarajevo. Le jeu des alliances qui commande les puissances liées par leur union à se porter mutuellement secours en cas de conflit, précipite l’Europe dans la guerre. La Grande Guerre, qui place ces hommes comme des pions dérisoires dans la fange infâme des champs de bataille, est d’une sauvagerie sans précédent. Plusieurs millions de soldats perdent la vie. Des centaines de milliers de combattants sont mutilés : les gueules cassées offrent des visions cauchemardesques de visages, ravinés par le feu, lacunaires, béants, à l’image des ruines qui jalonnent les villes et les campagnes. « Abstraction pure » écrit le peintre Fernand Léger, mobilisé dès le mois d’août 1914, que cette guerre mécanique qui déboulonne et taille en pièce les hommes. Ce cours propose de voir comment la guerre s’est immiscée dans l’imaginaire des artistes de l’époque et comment les visions qui en découlent ont profondément marqué les avant-gardes
L’article sur la conservation des ruines pendant la Grande Guerre : « Camille Enlart s’en va-t-en guerre. Le musée de Sculpture comparée pendant la Première Guerre mondiale » de Jean-Marc HOFMAN.
http://insitu.revues.org/10894
On consultera aussi utilement : « Dans les ruines de nos monuments historiques. Conservation ou restauration ? », d’André MICHEL, dans Revue des Deux Mondes, Novembre 1917.
André Michel, conservateur du département des sculptures du Musée du Louvre et président de la Société de l’Histoire de l’Art français, auteur d’une monumentale Histoire de l’Art publiée en 1905, tient ici des propos véhéments sur la cathédrale endolorie. André Michel conçoit l’œuvre comme une entité vivante et file une métaphore de l’édifice comme corps. Au-delà, les termes choisis ne sont pas anodins, il s’agit d’émouvoir, de susciter l’indignation et la compassion.
http://www.revuedesdeuxmondes.fr/archive/article.php?code=55054